C'est arrivé un 15 aout
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C'est arrivé un 15 aout
15 août 30 avant JC
Fin théâtrale de Cléopâtre
Fin théâtrale de Cléopâtre
Le 15 août de l'an 30 avant JC, la reine Cléopâtre VII disparaît de façon théâtrale.
- Une héroïne shakespearienne
Recluse dans son palais d'Alexandrie, la reine d'Égypte apprend qu'Octave vient de débarquer. Le nouveau maître de Rome menace d'enchaîner la reine et de la faire figurer dans son triomphe, à Rome, comme autrefois César le fit de sa soeur Arsinoé.
Désespérée et seule depuis le suicide de son amant, Marc Antoine, Cléopâtre obtient de se faire livrer un panier de figues... avec un aspic à l'intérieur. Piquée par le serpent, elle entre à 39 ans dans le paradis des amants malheureux. Ses deux fidèles servantes meurent avec elle pour continuer de la servir dans l'au-delà.
Octave, le futur empereur Auguste, fera inhumer la reine aux côtés de son amant, dans le mausolée qu'elle s'est fait construire (il n'en reste aujourd'hui plus de trace).
- La plus longue civilisation jamais connue
C'en est fini à jamais de trois mille ans d'Histoire pharaonique, soit la plus longue durée qu'ait jamais encore connue une civilisation !
L'Égypte devient dès lors une simple province romaine... et le principal grenier à blé de la Ville éternelle. Rattachée trois siècles plus tard à l'empire romain d'Orient, elle deviendra byzantine avant d'être conquise par les Arabes en 642.
15 août 778 Roland meurt à Roncevaux
Le 15 août 778, une armée franque est attaquée par des montagnards basques dans le col de Roncevaux, dans les Pyrénées.
Cet incident est signalé dans les Annales royales, chronique du règne de Charlemagne où l'on évoque la mort de quelques nobles dont le comte Roland, obscur préfet de la marche de Bretagne.
Trois siècles plus tard, les troubadours, poètes itinérants, se saisissent de ce fait militaire sans importance et lui donnent une dimension épique. Ce sera la Chanson de Roland, plus célèbre poème du Moyen Âge.
La Chanson de Roland, dont il ne nous reste qu'une version de 4002 vers en dialecte anglo-normand, est un peu l'équivalent de l'Iliade pour les Francs et l'ensemble des Occidentaux.
Ce poème épique exalte les vertus chevaleresques, magnifiées par le «beau Moyen Âge», celui des XIIe et XIIIe siècles (amour, honneur, défense de la foi, vaillance, fidélité, amitié).
- Naissance d'une légende
L'armée, sous le commandement du roi Charles 1er, futur empereur Charlemagne, revient d'une expédition contre les musulmans d'Espagne. Au passage des Pyrénées, les hommes et les bêtes empruntent en file indienne le col de Roncevaux aux pentes escarpées. Les montagnards de la région, des Basques insoumis, profitent de la situation pour attaquer et piller une colonne de ravitaillement, à l'arrière-garde de l'armée. Ils se dispersent aussitôt sans laisser au roi le temps de se retourner. |
Trois siècles plus tard, les troubadours, poètes itinérants, se saisissent de ce fait militaire sans importance et lui donnent une dimension épique. Ce sera la Chanson de Roland, plus célèbre poème du Moyen Âge.
- La Chanson de Roland
La Chanson de Roland, dont il ne nous reste qu'une version de 4002 vers en dialecte anglo-normand, est un peu l'équivalent de l'Iliade pour les Francs et l'ensemble des Occidentaux.
Ce poème épique exalte les vertus chevaleresques, magnifiées par le «beau Moyen Âge», celui des XIIe et XIIIe siècles (amour, honneur, défense de la foi, vaillance, fidélité, amitié).
15 août 1550 : Controverse de Valladolid
Le 15 août 1550 s'ouvre dans la chapelle du collège Saint-Grégoire de Valladolid, au nord-ouest de l'Espagne, une controverse appelée à faire date. Convoquée par l'empereur Charles Quint, elle oppose ses représentants à des frères dominicains sur le point de savoir si les Indiens d'Amérique ont... une âme et dans quelle mesure il est légitime de les soumettre au travail forcé.
Le débat est présidé par l'envoyé du pape Salvatore Roncieri. Frère Juan Ginès de Sepulveda, chapelain de l'empereur, défend l'idée que les Indiens sont des êtres cruels et irrationnels, pas tout à fait des hommes, et appuie ses dires sur l'enseignement des philosophes païens de l'Antiquité, dont Aristote.
Son contradicteur, le vieux dominicain Bartolomeo de Las Casas (76 ans), auteur d'une Très brève relation sur la destruction des Indes, rappelle les souffrances infligées par les colons aux Indiens et souligne l'humanité de ceux-ci et l'universalité de l'Évangile. C'est cet homme de coeur et de courage qui en définitive remportera la controverse. On peut légitimement lui attribuer la première formulation des droits de l'Homme.
Le débat est présidé par l'envoyé du pape Salvatore Roncieri. Frère Juan Ginès de Sepulveda, chapelain de l'empereur, défend l'idée que les Indiens sont des êtres cruels et irrationnels, pas tout à fait des hommes, et appuie ses dires sur l'enseignement des philosophes païens de l'Antiquité, dont Aristote.
Son contradicteur, le vieux dominicain Bartolomeo de Las Casas (76 ans), auteur d'une Très brève relation sur la destruction des Indes, rappelle les souffrances infligées par les colons aux Indiens et souligne l'humanité de ceux-ci et l'universalité de l'Évangile. C'est cet homme de coeur et de courage qui en définitive remportera la controverse. On peut légitimement lui attribuer la première formulation des droits de l'Homme.
15 août 1867 : Droit de vote pour les ouvriers britanniques
Le 15 août 1867, à l'initiative du Premier ministre Benjamin Disraeli, les ouvriers qualifiés des villes obtiennent le droit de vote. La loi électorale double pratiquement le nombre d'électeurs...
La première réforme électorale, en 1832, avait suscité beaucoup de frustrations et les demandes d'élargissement du corps électoral se multiplient dans les années 1850. La majorité des hommes politiques s'y opposent néanmoins dans la crainte que les ouvriers ne se laissent séduire par des démagogues.
Telle n'est pas, cependant, l'opinion des deux principaux hommes politiques du temps, le libéral (whig) Gladstone, qui fait campagne pour la réforme depuis plusieurs années, et le conservateur (tory) Disraeli, chancelier de l'Échiquier (ministre des finances) du gouvernement dirigé par lord Derby.
Disraeli succède en 1867 à lord Derby au poste de Premier ministre. Dans le désir de rallier les classes populaires au parti tory, il fait voter une réforme audacieuse du système électoral. Il y introduit des amendements qui vont bien plus loin qu'une proposition faite par Gladstone en 1866 et qu'il avait dénoncée comme démagogue... Ses calculs seront du reste déçus puisque les conservateurs perdront les élections de 1868 !
Le «Reform Act» de Disraeli attribue la qualité d'électeur non seulement aux propriétaires terriens mais aussi à tous les habitants des bourgs ou villes qui payent au moins dix livres de loyer par an. Il s'ensuit un quasi-doublement du corps électoral à presque 2,5 millions d'hommes. En excluant toutefois les travailleurs agricoles, la réforme maintient la domination des notables dans les campagnes. S'y ajoute un redécoupage électoral qui complète celui de 1832 en corrigeant la surreprésentation de certaines circonscriptions rurales.
L'élan ne faiblit pas et, en 1884, Gladstone, devenu Premier ministre, fait voter une troisième loi électorale qui donne aux habitants des campagnes les mêmes droits qu'aux citadins et réduit les exigences fiscales pour devenir électeur. Il n'empêche que le droit de vote demeure réservé à environ 60 % des hommes adultes tandis qu'en France, le suffrage universel (masculin) a été établi dès 1848...
Il faut attendre 1918 pour que le droit de vote soit étendu à tous les hommes de plus de 21 ans - ou presque- et aux femmes de plus de 30 ans. Cette distorsion entre les sexes sera corrigée dix ans plus tard, une fois que l'on se sera assuré que les femmes votaient à peu de chose près de la même façon que les hommes
- Un si long chemin...
La première réforme électorale, en 1832, avait suscité beaucoup de frustrations et les demandes d'élargissement du corps électoral se multiplient dans les années 1850. La majorité des hommes politiques s'y opposent néanmoins dans la crainte que les ouvriers ne se laissent séduire par des démagogues.
Telle n'est pas, cependant, l'opinion des deux principaux hommes politiques du temps, le libéral (whig) Gladstone, qui fait campagne pour la réforme depuis plusieurs années, et le conservateur (tory) Disraeli, chancelier de l'Échiquier (ministre des finances) du gouvernement dirigé par lord Derby.
Disraeli succède en 1867 à lord Derby au poste de Premier ministre. Dans le désir de rallier les classes populaires au parti tory, il fait voter une réforme audacieuse du système électoral. Il y introduit des amendements qui vont bien plus loin qu'une proposition faite par Gladstone en 1866 et qu'il avait dénoncée comme démagogue... Ses calculs seront du reste déçus puisque les conservateurs perdront les élections de 1868 !
Le «Reform Act» de Disraeli attribue la qualité d'électeur non seulement aux propriétaires terriens mais aussi à tous les habitants des bourgs ou villes qui payent au moins dix livres de loyer par an. Il s'ensuit un quasi-doublement du corps électoral à presque 2,5 millions d'hommes. En excluant toutefois les travailleurs agricoles, la réforme maintient la domination des notables dans les campagnes. S'y ajoute un redécoupage électoral qui complète celui de 1832 en corrigeant la surreprésentation de certaines circonscriptions rurales.
L'élan ne faiblit pas et, en 1884, Gladstone, devenu Premier ministre, fait voter une troisième loi électorale qui donne aux habitants des campagnes les mêmes droits qu'aux citadins et réduit les exigences fiscales pour devenir électeur. Il n'empêche que le droit de vote demeure réservé à environ 60 % des hommes adultes tandis qu'en France, le suffrage universel (masculin) a été établi dès 1848...
Il faut attendre 1918 pour que le droit de vote soit étendu à tous les hommes de plus de 21 ans - ou presque- et aux femmes de plus de 30 ans. Cette distorsion entre les sexes sera corrigée dix ans plus tard, une fois que l'on se sera assuré que les femmes votaient à peu de chose près de la même façon que les hommes
15 août 1914 : Ouverture du canal de Panama
Le 15 août 1914 a lieu dans la discrétion l'ouverture officielle du canal de Panama. L'Europe, qui vient d'entrer dans la plus effroyable guerre de son Histoire, est indifférente à la portée de cet événement attendu depuis plusieurs décennies.
15 août 1944 : Débarquement de Provence
Le 15 août 1944, les Alliés débarquent en Provence. Aux côtés des troupes anglo-saxonnes figure un puissant corps d'armée constitué de 120.000 Français Libres (y compris de nombreux soldats des colonies) sous le commandement du général Jean de Lattre de Tassigny. C'est le troisième débarquement après ceux de Sicile et de Normandie.
15 août 1947 : Indépendance de l'Inde et du Pakistan
Le 15 août 1947, l'Inde et le Pakistan deviennent officiellement indépendants.
C'est l'aboutissement de longues et douloureuses tractations entre le colonisateur britannique et les Indiens mais plus encore entre les Indiens eux-mêmes (les Anglais s'étaient pour la plupart résignés à quitter les Indes dès 1930).
Le Pakistan est une invention du XXe siècle. Son nom, conçu par un étudiant en 1933, signifie le «pays des purs» et comporte les initiales de trois provinces revendiquées par ses promoteurs : P pour Pendjab, A pour Afghanistan, K pour Cachemire. Devenu une République islamique, il est comme l'Inde rest fidèle au Commonwealth britannique.
Le parti du Congrès, qui regroupe les élites hindoues, réclame dès le début du XXe siècle l'autonomie, voire l'indépendance. La Ligue musulmane, toute aussi désireuse de voir partir les Anglais, exige la création d'un État proprement musulman, le Pakistan.
Son chef, Mohamed Ali Jinnah, récuse tout idée de confédération entre cet État et la future Union indienne. Il entretient ses coreligionnaires dans la conviction qu'ils ne pourront jamais vivre en paix s'ils sont en minorité face aux hindous. Après la conférence de Simla, conclue sur un échec le 14 juillet 1946, il les appelle à une journée d'action directe, le 16 août 1946. Il s'ensuit plusieurs milliers de morts rien qu'à Calcutta !
Les Britanniques n'en confient pas moins la direction du British Raj à un gouvernement intérimaire dirigé par le pandit Jawaharlal Nehru, compagnon de route de Gandhi. Ils convoquent par ailleurs une assemblée constituante en décembre 1946 mais celle-ci est boycottée par la Ligue musulmane. Les affrontements sanglants entre les deux communautés commencent à se multiplier.
En février 1947, Londres dépêche lord Louis Mountbatten en qualité de vice-roi. Le cousin de la future reine Elizabeth II, homme remarquable et brillantissime, qui s'est comporté en héros sur le front birman, face aux Japonais, doit négocier les modalités de l'indépendance et éviter la partition du pays.
La préférence de Nehru va à un État centralisé pour prévenir aussi bien la création du Pakistan que la sécession de tel ou tel État princier. Il doit aussi faire face aux extrémistes de son propre camp qui réclament la création d'un État purement hindou, l'Hindoustan, pour faire pendant au futur Pakistan.
Tandis que les Britanniques se retirent avec soulagement, Ali Jinnah proclame à Lahore l'indépendance du Pakistan...
Immédiatement, dans l'affolement, la plupart des hindous et sikhs du nouveau Pakistan plient bagage et rejoignent vaille que vaille l'Union indienne ; ils sont imités en sens inverse par de nombreux musulmans. De 1947 à 1950, quinze à vingt millions de personnes se croisent ainsi par-dessus les frontières des deux nouveaux États, occasionnant au passage d'innombrables incidents meurtriers.
Comme si cela ne suffisait pas, le 30 janvier 1948, six mois seulement après l'indépendance, le Mahatma Gandhi est assassiné par un extrémiste hindou. Quant à Mohammed Jinnah, principal responsable du drame, il meurt le 11 septembre suivant de la tuberculose (lord Mountbatten aurait plus tard déclaré que s'il avait eu connaissance de sa maladie, peut-être aurait-il différé l'indépendance dans l'espoir d'éviter la partition).
Malgré ces funestes débuts, la démocratie indienne va lentement mûrir et croître sous la direction de dirigeants remarquables, au premier rang desquels Jawaharlal Nehru et sa fille, Indira Gandhi (sans lien de parenté avec le Mahatma, son patronyme lui venant de son mari).
Moins chanceux est le Pakistan. État artificiel fondé sur l'identité musulmane, il s'est séparé en 1971 de sa partie orientale, aujourd'hui le Bangladesh et se trouve en ce début du XXIe siècle confronté à de nouveaux défis du fait de l'intégrisme islamique.
En Inde comme au Pakistan ou au Bangladesh, nul n'aurait l'idée aujourd'hui de rendre l'ancien colonisateur responsable des difficultés du moment (c'est une grande différence avec ce que l'on peut entendre du côté de l'Afrique francophone, de l'Algérie ou même de Haïti).
Acccoutumés à traiter avec des envahisseurs extérieurs (Turcs, Mongols...), les Indiens sont reconnaissants aux derniers venus, les Britanniques, d'avoir réalisé l'unité de leur aire culturelle et permis à l'hindouisme et aux traditions védiques de renaître au grand jour. Ils leur sont reconnaissants aussi de leur avoir donné une langue véhiculaire, l'anglais, acceptable par toutes les composantes du pays, et surtout de leur avoir transmis les principes de l'État de droit, sans lesquels il n'est pas de démocratie ni de paix civile. Grâce à quoi l'Union indienne peut se flatter d'être aujourd'hui la plus grande démocratie du monde, en dépit de toutes ses imperfections.
Au passif de la colonisation britannique, il faut inscrire sans nul doute la ruine de l'artisanat qui faisait encore au début du XIXe siècle la prospérité des Indes et la renommée de ses tissus dans le monde entier (indiennes, cachemire, madras...). C'est en inondant le marché indien de leurs textiles produits à Manchester et Liverpool que les Britanniques ont en bonne partie bâti leur puissance industrielle, sans égard pour le savoir-faire local, irrémédiablement détruit (la Chine, notons-le, utilise en ce début du XXIe siècle la même stratégie à l'égard de l'Occident).
C'est l'aboutissement de longues et douloureuses tractations entre le colonisateur britannique et les Indiens mais plus encore entre les Indiens eux-mêmes (les Anglais s'étaient pour la plupart résignés à quitter les Indes dès 1930).
Cliquez pour agrandir | L'État principal issu du British Raj (empire britannique des Indes) s'appelle officiellement Union indienne ou République de l'Inde. C'est aujourd'hui une république fédérale de 28 États et 7 territoires, associée au Commonwealth, dernier vestige de l'empire britannique. Les Indiens eux-mêmes appellent volontiers leur pays Bharat en référence à un roi mythique qui a inspiré l'épopée en vers Mahâbhârata. D'un point de vue religieux, le pays est aussi appelé Hindoustan parce qu'il est le berceau de l'hindouisme (-stan est un suffixe d'origine persane qui signifie pays). |
Le Pakistan est une invention du XXe siècle. Son nom, conçu par un étudiant en 1933, signifie le «pays des purs» et comporte les initiales de trois provinces revendiquées par ses promoteurs : P pour Pendjab, A pour Afghanistan, K pour Cachemire. Devenu une République islamique, il est comme l'Inde rest fidèle au Commonwealth britannique.
- L'indépendance de tous les dangers
Le parti du Congrès, qui regroupe les élites hindoues, réclame dès le début du XXe siècle l'autonomie, voire l'indépendance. La Ligue musulmane, toute aussi désireuse de voir partir les Anglais, exige la création d'un État proprement musulman, le Pakistan.
Son chef, Mohamed Ali Jinnah, récuse tout idée de confédération entre cet État et la future Union indienne. Il entretient ses coreligionnaires dans la conviction qu'ils ne pourront jamais vivre en paix s'ils sont en minorité face aux hindous. Après la conférence de Simla, conclue sur un échec le 14 juillet 1946, il les appelle à une journée d'action directe, le 16 août 1946. Il s'ensuit plusieurs milliers de morts rien qu'à Calcutta !
Les Britanniques n'en confient pas moins la direction du British Raj à un gouvernement intérimaire dirigé par le pandit Jawaharlal Nehru, compagnon de route de Gandhi. Ils convoquent par ailleurs une assemblée constituante en décembre 1946 mais celle-ci est boycottée par la Ligue musulmane. Les affrontements sanglants entre les deux communautés commencent à se multiplier.
En février 1947, Londres dépêche lord Louis Mountbatten en qualité de vice-roi. Le cousin de la future reine Elizabeth II, homme remarquable et brillantissime, qui s'est comporté en héros sur le front birman, face aux Japonais, doit négocier les modalités de l'indépendance et éviter la partition du pays.
La préférence de Nehru va à un État centralisé pour prévenir aussi bien la création du Pakistan que la sécession de tel ou tel État princier. Il doit aussi faire face aux extrémistes de son propre camp qui réclament la création d'un État purement hindou, l'Hindoustan, pour faire pendant au futur Pakistan.
Lord Mountbatten cultive d'excellentes relations avec Nehru, lequel devient par ailleurs l'amant de sa séduisante femme ! Mais il désespère de préserver l'unité du British Raj et, en désespoir de cause, choisit d'accélérer le processus d'indépendance, quoiqu'il en coûte. Finalement, la passation des pouvoirs entre le vice-roi et le Premier ministre a lieu comme prévu le 15 août 1947, à Delhi, au fort Rouge, l'ancien palais des empereurs moghols. La fête est réussie, malgré l'absence de Gandhi, plongé dans un nouveau jeûne en guise de protestation contre la partition, qu'il qualifie à juste titre de «vivisection». Les souverains des 340 États princiers qui composent l'Inde acceptent presque tous de rejoindre la future Union en échange de généreuses compensations. L'exception la plus notable est le souverain musulman d'Hyderabad, au coeur du pays. Celui-là ne se ralliera qu'en 1948, sous la contrainte. |
- Visions d'enfer
Immédiatement, dans l'affolement, la plupart des hindous et sikhs du nouveau Pakistan plient bagage et rejoignent vaille que vaille l'Union indienne ; ils sont imités en sens inverse par de nombreux musulmans. De 1947 à 1950, quinze à vingt millions de personnes se croisent ainsi par-dessus les frontières des deux nouveaux États, occasionnant au passage d'innombrables incidents meurtriers.
Dans les villages où cohabitent les communautés (hindous, musulmans, sikhs) ont lieu des scènes d'épouvante : massacres à l'arme blanche, viols, mutilations... On compte 400.000 à un million de morts rien que dans l'été 1947. Par ailleurs, une guerre éclate dès la fin de l'année pour le contrôle du Cachemire, une province à majorité musulmane avec un prince hindou. En ce début du XXIe siècle, le problème du Cachemire n'est toujours pas réglé et une ligne de cessez-le-feu indo-pakistanaise coupe toujours cette province autrefois belle et prospère. |
Comme si cela ne suffisait pas, le 30 janvier 1948, six mois seulement après l'indépendance, le Mahatma Gandhi est assassiné par un extrémiste hindou. Quant à Mohammed Jinnah, principal responsable du drame, il meurt le 11 septembre suivant de la tuberculose (lord Mountbatten aurait plus tard déclaré que s'il avait eu connaissance de sa maladie, peut-être aurait-il différé l'indépendance dans l'espoir d'éviter la partition).
Malgré ces funestes débuts, la démocratie indienne va lentement mûrir et croître sous la direction de dirigeants remarquables, au premier rang desquels Jawaharlal Nehru et sa fille, Indira Gandhi (sans lien de parenté avec le Mahatma, son patronyme lui venant de son mari).
Moins chanceux est le Pakistan. État artificiel fondé sur l'identité musulmane, il s'est séparé en 1971 de sa partie orientale, aujourd'hui le Bangladesh et se trouve en ce début du XXIe siècle confronté à de nouveaux défis du fait de l'intégrisme islamique.
- Commentaire : bilan de la colonisation britannique
En Inde comme au Pakistan ou au Bangladesh, nul n'aurait l'idée aujourd'hui de rendre l'ancien colonisateur responsable des difficultés du moment (c'est une grande différence avec ce que l'on peut entendre du côté de l'Afrique francophone, de l'Algérie ou même de Haïti).
Acccoutumés à traiter avec des envahisseurs extérieurs (Turcs, Mongols...), les Indiens sont reconnaissants aux derniers venus, les Britanniques, d'avoir réalisé l'unité de leur aire culturelle et permis à l'hindouisme et aux traditions védiques de renaître au grand jour. Ils leur sont reconnaissants aussi de leur avoir donné une langue véhiculaire, l'anglais, acceptable par toutes les composantes du pays, et surtout de leur avoir transmis les principes de l'État de droit, sans lesquels il n'est pas de démocratie ni de paix civile. Grâce à quoi l'Union indienne peut se flatter d'être aujourd'hui la plus grande démocratie du monde, en dépit de toutes ses imperfections.
Au passif de la colonisation britannique, il faut inscrire sans nul doute la ruine de l'artisanat qui faisait encore au début du XIXe siècle la prospérité des Indes et la renommée de ses tissus dans le monde entier (indiennes, cachemire, madras...). C'est en inondant le marché indien de leurs textiles produits à Manchester et Liverpool que les Britanniques ont en bonne partie bâti leur puissance industrielle, sans égard pour le savoir-faire local, irrémédiablement détruit (la Chine, notons-le, utilise en ce début du XXIe siècle la même stratégie à l'égard de l'Occident).
15 août 1969 : le festival de Woodstock
Le 15 août 1969 se tient dans la prairie de Woostock, dans l'État de New York, un festival de musique plus ou moins improvisé. Il réunit pas moins de 400.000 jeunes Occidentaux, désireux de se libérer des codes sociaux et de vivre leurs rêves, au besoin en s'aidant de quelques drogues. La plus en vogue est alors le LSD inventé par le chimiste Timothy Leary.
Ces jeunes gens issus des classes moyennes, aux tenues bariolées et fleuries, se qualifient d'hippies. Ils sont à la pointe du combat pacifiste contre l'intervention américaine au Vietnam avec un mot d'ordre plein de naïve fraîcheur : « Make love, not war » (faites l'amour pas la guerre).
Ces jeunes gens issus des classes moyennes, aux tenues bariolées et fleuries, se qualifient d'hippies. Ils sont à la pointe du combat pacifiste contre l'intervention américaine au Vietnam avec un mot d'ordre plein de naïve fraîcheur : « Make love, not war » (faites l'amour pas la guerre).
15 août 1971 : Fin de la convertibilité du dollar
Le 15 août 1971, à la faveur de la pause estivale, le président américain Richard Milhous Nixon met fin à la convertibilité du dollar. Son gouvernement renonce à soutenir le cours de la monnaie, fixé précédemment à 35 dollars l'once d'or fin.
Cette dévaluation de fait du dollar consacre la fin de la stabilité monétaire de l'après-guerre induite par les accords de Bretton Woods. Les monnaies de tous les pays se mettent à flotter de façon désordonnée. Deux ans plus tard, l'économie mondiale entre dans une durable langueur, caractérisée à la fois par une rapide hausse des prix, un chômage élevé et une croissance poussive. C'est la stagflation.
Cette dévaluation de fait du dollar consacre la fin de la stabilité monétaire de l'après-guerre induite par les accords de Bretton Woods. Les monnaies de tous les pays se mettent à flotter de façon désordonnée. Deux ans plus tard, l'économie mondiale entre dans une durable langueur, caractérisée à la fois par une rapide hausse des prix, un chômage élevé et une croissance poussive. C'est la stagflation.
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