Généami
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Forum Généactif
Rechercher
 
 

Résultats par :
 


Rechercher Recherche avancée

Derniers sujets
» Yonne (89)
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeJeu 3 Nov - 11:30 par sophie

» Besoin d'aide à la lecture
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeLun 31 Oct - 7:52 par Généadmin

» La généalogie de Tintin
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeMer 26 Oct - 10:24 par Généadmin

» Spécialités Charentaises
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeMer 26 Oct - 10:16 par Généadmin

» Bonjour, bonsoir
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeSam 22 Oct - 12:53 par Fanny

» besoin aide au maroc
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeJeu 20 Oct - 6:28 par glaglassdu91

» On ne croise pas le Pape tous les jours...
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeLun 17 Oct - 13:16 par Généadmin

» Les archives Genevoises sur internet
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeVen 14 Oct - 13:21 par Généadmin

» Véteau et Martin, les derniers charentais guillotinés
Comprendre les signatures de nos ancêtres I_icon_minitimeMar 11 Oct - 6:43 par Généadmin

Liens amis

   
 




Genealogie


Histoire-Généalogie, la vie et la mémoire des hommes






Avril 2024
LunMarMerJeuVenSamDim
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930     

Calendrier Calendrier


Comprendre les signatures de nos ancêtres

Aller en bas

Comprendre les signatures de nos ancêtres Empty Comprendre les signatures de nos ancêtres

Message par Généadmin Sam 24 Sep - 7:24

Un des plaisirs de la recherche généalogique réside dans l'émotion que nous pouvons éprouver face à un acte écrit de la main d’un de nos ancêtres ou tout simplement face à une signature.
Ainsi, qu’elle ne fut pas ma surprise le jour où, lisant un acte d’un ancêtre de ma lignée patronymique, je remarquais que ma signature était identique à la sienne, quelques 200 ans plus tard !
Pourquoi certains de nos ancêtres ne savaient pas signer alors que d’autres si ? Pourquoi certains, sur l’acte de mariage de leur enfant signait et déclarait ne savoir le faire sur l’acte de mariage ?

Pour pouvoir comprendre ces signatures, il faut comprendre l’histoire de l’écriture et comment elle est arrivée jusqu’à nous.

    La naissance de l’écriture

La naissance de l’écriture est située à Uruk, ville de Mésopotamie dont les premières traces d’occupation remontent à la fin du Ve millénaire avant J-C.

Comprendre les signatures de nos ancêtres Uruk10
Uruk, tablette administrative (3100-2900 av. J-C)

A ses débuts, l’écriture ne servait pas à transcrire la parole avec toutes ses nuances grammaticales mais servait à conserver les données quotidiennes.
Telle l’écriture cunéiforme d’Ougarit, en Syrie, cette écriture n’utilisait que 22 signes, des consonnes. Les voyelles étaient rétablies d’après la physionomie des mots. Il s’agit de la première écriture alphabétique.
L’écriture cunéiforme s'est diffusée au cours du troisième millénaire dans toute la Mésopotamie et était, au deuxième millénaire, pratiquée dans tout le Proche-Orient.
Quant à l’alphabet latin, deux théories s’opposent. D’un côté, certains scientifiques pensent que l’alphabet latin vient directement de l’alphabet grec. De l’autre, certains pensent qu’il s’agit d’un héritage de l’alphabet étrusque, lui-même variante de l’alphabet grecque. Toutefois, la langue des Étrusques reste encore hermétique.
Toujours est-il que vers le IIIe siècle avant J-C est créé un alphabet latin de 19 lettres (le X et le Y ayant dû être ajoutés vers le Ier siècle avant J-C)

    L’apanage des moines

Durant plus de 1000 ans, l’écriture sera l’apanage des moines. Moines qui seront à l’origine de l’art de la calligraphie.
Dès le IXe ou Xe siècle, chaque abbaye, chaque monastère possède un scriptorium. Les novices, apprentis, étaient chargés de tracer les traits sur lesquels les copistes aligneraient leurs lettres. Les meilleurs calligraphes étaient chargés des travaux soignés.
L’apparition du parchemin permit l’utilisation de la plume d’oie et aboutit à la généralisation du codex, feuillets pouvant se plier et se coudre.

Comprendre les signatures de nos ancêtres Bible10
Extrait d’une bible latine datant de 1407.

Dans certains cas, lorsque le monastère ne comptait pas dans sa communauté quelqu’un capable de réaliser une commande, il louait les services d’un laïc réputé pour son talent.
A la fin du XIIe siècle, le quasi monopole de l’Église en matière d’enseignement vacille. Les scribes laïcs vont peu à peu s’organiser en atelier et guildes. Ils rédigent les documents officiels de la bourgeoisie marchande, des œuvres savantes vont apparaître, tels que des traités de mathématique ou d’astronomie..
Bien que grâce à l’imprimerie, le monde de l’écrit s’ouvre peu à peu au plus grand nombre, la société française des XVIe – XVIIe siècles reste majoritairement analphabète.

    L’apprentissage de l’écriture

Comprendre les signatures de nos ancêtres Didero10
Encyclopédie Diderot et d’Alembert – L’art d’ Écrire

Selon l’enquête menée en 1877 par Louis MAGGIOLO, recteur en retraite de l'Académie de Nancy, 63% des époux sont incapables de signer leur acte de mariage.
Il faut savoir qu’à cette époque, l’enseignement de la lecture et de l’écriture était dissocié. L’élève apprenait d’abord à lire. Une fois ce stade assimilé, il passait à l’apprentissage de l’écriture.

    De l’apprentissage de l’écriture à la signature

Les toutes premières signatures sont apparues au Moyen-Âge avec le « grand seing » des notaires, dessin d’origine laïque ou religieuse apposé à une signature paraphée, le « petit seing ».

Comprendre les signatures de nos ancêtres Art25c10
Encyclopédie Diderot et d’Alembert – L’art d’ Écrire

Nos ancêtres, désireux de se protéger d’éventuels faussaires, mais aussi d’imiter ceux qui savaient écrire et qui, d’un paraphe compliqué, authentifiaient leur signature, cherchèrent souvent à en faire de même. Ainsi, le plus souvent ils reproduisaient un objet propre à leur environnement professionnel, la pelle du four pour le boulanger, un ancre ou un navire pou un marin, ou encore des ciseaux pour le tailleur.

Sous Louis XI, l’artisan dessine un outil, le paysan trace une croix et le bourgeois écrit son nom. C’est une ordonnance d’Henri II, en 1554, qui mettra fin à ces paraphes :

Ordonnons que dorénavant tous contrats et obligations quittances et actes privez, soient outre les seings des notaires, soussignez des parties qui consentiront s’ils scavent signez ou quand ils ne scavent signez, par quelqu’un d’autre homme de bien et de cognoissance a leur request

Toutefois, cette volonté sera longue à s’imposer et jusqu’à la Révolution, on pourra trouver des croix au bas des actes notariés et dans les registres paroissiaux.

Pourquoi nos ancêtres illettrés signaient d’une croix ? Il ne faut pas oublier l’importance de la religion. Symbole le plus commun et le plus facilement reproductible, la croix apparaît essentiellement comme un symbole religieux et signer d’une croix revenait à prendre Dieu comme témoin de son engagement.
Peut-on alors estimer le niveau culturel de notre ancêtre à partir de sa signature ?
Oui. La façon de signer de notre ancêtre peut nous donner une indication de ses connaissances en écriture et/ou en lecture.

Mais, il faut garder à l’esprit que si nos ancêtres apprenaient à écrire après avoir appris à lire, ils pouvaient aussi avoir appris à signer de façon répétitive, sans connaissance de la lecture. Ainsi une signature malhabile peut indiquer que notre ancêtre ne savait pas lire.
Comprendre les signatures de nos ancêtres 0143co10
Marguerite COURBON, rubanière
De cette signature, nous pouvons dire que Marguerite avait une connaissance de l’écriture limitée à la signature. Il est possible qu’elle ait appris à signer de façon systématique, sans avoir de notion de lecture.
Comprendre les signatures de nos ancêtres 0059_j10
Jeanne Saisdubreil, cultivatrice
Comme pour Marguerite COURBON, nous pouvons dire que Jeanne SAISDUBREIL avait une connaissance de l’écriture limitée à la signature.
Comprendre les signatures de nos ancêtres 0198_c10
Charles Duport, propriétaire
Charles DUPORT savait lire et écrire. Une signature ornementée comme celle-ci, peut indiquer un tempérament d’artiste.

En conclusion, la position sociale a une incidence sur la pratique de la signature, et son étude peut nous permettre d’estimer la position de notre ancêtre.
Il est également important de suivre l’évolution de la signature, signe possible d’une progression sociale.



    Sources

La Gazette de nos ancêtres
La Revue Française de Généalogie, Numéro Spécial, La Paléographie
« Abécédaire des écritures » édition Flammarion
« L’écriture mémoire des hommes » édition Gallimard
Le legs de l'Ancien Régime : l'école rare, l'analphabétisme répandu (Académie de Toulouse)


    Pour aller plus loin

Système de cotation des signatures afin de déterminer le niveau d’instruction (Amis du Turnegouet)
Claude VALENTIN « illétéré de ce enquis » (Histoire-Généalogie)
Généadmin
Généadmin
Admin

Messages : 637
Date d'inscription : 25/07/2011
Age : 63
Localisation : Jarnac

https://geneactif.forumactif.fr

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum